Les utilités du fil pour l'araignée

     Le type de soie utilisé est différent selon les espèces d’araignées, mais il diffère également pour une même araignée. En effet, l’araignée possède plusieurs types de glandes séricigènes. Elles sont généralement au nombre de 6. Des glandes de fabrication de la soie, différentes, offrent donc à la sortie plusieurs types de fils aux propriétés différentes et donc destinés à des utilités diverses.


     
La plus connues de toute est bien sur la création de la toile, véritable piège qui nécessite à lui seul l’utilisation de deux types de fil. Le fil de traine qui forme la trame de la toile et une soie plus visqueuse qui forme la spirale de la toile.

     Avec un de ses fils, l’araignée emmaillotera ses victimes pour ensuite les déguster.

Victime emmaillotée

Le futur déjeuner de l'araignée. © Jean Paul Davalan


     Le fil ne se contente pas d’assurer le garde-manger de l’araignée, il sert à sa sécurité ! Ainsi, elle laisse un fil de soie arrimé à la toile qui en cas de choc brutal, ou bien si un danger se présente, lui permet de tomber de sa toile et de pouvoir y remonter facilement.

 

L`araignée au bout de son fil de sécurité

Une araignée au bout de son fil de sécurité. Image LD.


     Décidément, ce fil est un fil à tout faire car c’est le moyen de locomotion de notre petite bête ! Lorsqu’elle veut voyager, l’araignée se place en hauteur et tisse une quantité importante de fil afin d’avoir une chance de prendre le vent. Elle peut ainsi parcourir plusieurs kilomètres à une altitude pouvant aller jusqu'à 4 kilomètres !

 

 Cocon de soie

Un cocon. © dinosoria. com

  
      Pour les araignées subaquatiques, le fil permet la confection d’une cloche de plongeur, qui stocke
l’air sous l’eau.

 
 
 
L`Argyronète, une araignée subaquatique
L'Argyronète. © J. Hlaasek


     Avez-vous déjà remarqué l’architecture incroyable d’une toile ? Sa finesse et son extraordinaire complexité ? Vous allez découvrir les nombreuses étapes qu’il faut à l’araignée pour fabriquer cette œuvre. Il s’agit ici d’une toile géométrique, dite aussi « orbiculaire ».

 

     Tout d’abord, notre artiste lance un fil de soie dans le vide à partir d'un point élevé. S'il s'accroche quelque part, elle le tend le plus horizontalement possible. Puis elle parcourt ce fil en traînant un nouveau fil détendu qu'elle attache au bout du premier. Ensuite, elle retourne jusqu'au milieu du fil détendu et descend jusqu'à un troisième point d'ancrage en créant donc un troisième fil, vertical cette fois. Ce sont ces 3 points qui forment le Y du centre, puis y sont rajoutés d’autres fils qui convergent vers ce point central; l’araignée construit ensuite le cadre de sa toile. A partir de cette structure, l’araignée fait partir des fils "en rayon". Elle parcourt ensuite la toile en spirale du centre vers l'extérieur pour solidariser l'ensemble puis enfin elle commence à produire une soie collante et fait le chemin inverse en mangeant le premier cadre spiralé qu'elle remplace par celui qui servira à piéger les proies. Dans sa partie la plus centrale, l’araignée ne fabrique pas une soie collante, mais une soie dite « sèche ». C’est le moyeu dans lequel elle va se « loger » en étant à l’affût. D’autres montent la garde grâce à un fil avertisseur qui leur permet d’attendre en dehors de la toile.

 

Construction d`une toile géométrique.




     L'araignée est un véritable géomètre, elle se sert de ses pattes pour mesurer avec précision l'écart entre chaque fil. Admirez le travail!


 

    Les araignées  sont des artistes insatisfaites, et recommencent souvent leur toile. Une fois par nuit pour certaines, voire deux fois par jour pour d’autres. Cela dépend de l’état de saleté de la toile, en effet, une toile sale est une toile visible, et donc moins efficace pour la capture. Il est important de préciser que notre araignée fait preuve d’économie. En reconstruisant une nouvelle toile, elle a préalablement mangé l’ancienne et son organisme en a ainsi recyclé 90% . L’araignée met en général moins d’une heure pour tisser sa toile.

Nous avons extrait une toile d'araignée.
Nous avons eu besoin d'une bombe de peinture jaune, d'une bombe de laque, d'une feuille noire et de papier journal.
Les explications en images :




     Les araignées n’ont pas toutes une toile géométrique, nous vous proposons donc de visiter la galerie de nos artistes.



La toile en tube:


     Cette toile, dite « en chaussette » est typique de la famille Atypidae. C'est une chaussette de soie, qui s'enfonce à l'oblique dans le sol de 10 à 50 cm et qui présente une partie externe d'une longueur de 3 à 12 cm. Le tube extérieur est camouflé avec soin par l'araignée. Celle-ci reste dans la partie souterraine de la toile, attendant qu'une proie marche dessus. A ce moment, l'Atypidae se précipite et la mord à travers la maille. Elle pratique deux fentes dans la soie pour ramener la proie au fond du tube, et répare ensuite la toile percée.


Chaussette de soie   Schéma de l`araignée attaquant sa proie à travers la chaussette

Photo de la partie extérieure d'une toile en tube                                          Schéma de l'araignée mordant sa proie à travers la soie.
Image de droite et photo de gauche©Jean-Marc Birat


 

La toile en collerette:


     Elle est de taille réduite et c'est le prolongement de la cachette de l'araignée. En effet, celle-ci recherche un trou, une écorce, une pierre et dispose ensuite juste à l'entrée des fils de soie. Ils serviront à alerter l'occupante d'une éventuelle proie.

Toile en collerette
Une toile en collerette. © galerie-insecte.org

 

La toile en nappe:


     
Elle est constituée en un assemblage de fils de soie collante et non collante entrecroisés entre des herbes ou des branchages. En plus du support végétal qui soutient la structure, l'araignée a tissé des fils verticaux, qui à la fois tendent la toile et la soutiennent, mais permettent également de gêner les insectes. Celui qui passe par là se trouve alors bloqué et finit par tomber dans le hamac qui est tissé dessous. L'araignée sort alors de sa retraite et emporte sa proie pour la déguster.

 

Toile en nappe  Araignée dans la retraite de sa toile en nappe

               Toile en nappe.©galerie-insecte.org                                          L'araignée dans la retraite de sa toile en nappe.©Anne-Marie Justice

 

Toile en dôme ou en drap :


     Elle est constituée d'une toile horizontale qui mène par un entonnoir situé soit au centre, soit à un angle. L’endroit où l’araignée attend est d’ailleurs situé en ce centre, ou dans cet angle. Elle a des fils de soutien au dessus, comme les toiles en nappes, mais aussi en dessous. L'araignée se tient tête en bas sous le hamac saisit la proie à travers la toile et la répare quand elle a fini de dévorer l’insecte. Il n'y a pas de retraite dans cette structure.

Toile en dôme

Toile en dôme.© Michel Germain



Toile échafaudage ou piège de fils diffus:


     C'est un assemblage de fils de soie (non collante) tissés en trois dimensions sans ordre précis . Les araignées sont généralement à l'envers, sur des fils invisibles.

Toile échafaudage

Piège diffus.©galerie-insecte.org


     Il existe d’autres formes de toiles obtenues par des expériences qui ont consisté à exposer des araignées domestiques à divers types de toxines comme de l’alcool, de la caféine, de la drogue .. Les araignées ont toutes produit des toiles totalement anormales, avec différentes anomalies selon le type de toxine apporté.
Plus la toxine apportée est toxique plus la toile se détache de «la normale».



Les toiles que tisse l'araignée soumise à diverses toxines:

 
 
 
Toiles tissées après que l`araignées est été droguée

De gauche à droite : 1.Toile normale    2. Marijuana    3. Cafeine    4. Benzedrine

 
 
 



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