Les difficultés et les solutions
 se succèdent

     Le problème majeur est la production de ce fil. Il ne suffit plus d'une quantité artisanale qui suffisait aux indiens par exemple, mais bel et bien d'une quantité industrielle. L'élevage est une solution qui est naturellement venu aux esprits de nombreux scientifiques, mais les araignées sont carnivores et ont mêmes des tendances cannibales. Au nombre de 20 le matin, elles ne sont plus que 5 le soir. Un espoir persistait puisque certaines espèces arrivent à vivre en communauté, mais celles ci sont peu productrices, ce n'était donc pas rentable.

     Pour résoudre ce problème des firmes ont pensées à la transgénèse. Cela consiste à transférer le gène codant de la soie d'araignée dans d'autres organismes. Des expériences ont été menées sur des vaches, dans lesquelles l'insertion des gènes s'est faite aux niveau des cellules de ses pis. Elles ont aussi eu lieu chez des cochons d'indes, dans leurs cellules rénales. L'exemple le plus connu est celui de la chèvre transgénique. Le gène a été transféré dans ses glandes mammaires.



Schéma de la transgénèse  du gène codant pour la soie chez  la chèvre

Schéma chèvre transgénique. ©Alain Gallien, professeur de SVT à Dijon.
 

     Comme le montre le schéma, son lait contient de la protéine de soie. Deux élevages de ces chèvres transgéniques ont été lancés au Canada et un à New York.
     La quantité de soie par litre de lait reste imprévisible, passant de plusieurs grammes par litres, à quelques milligrammes, sans que l'on sache pourquoi.

     Malheureusement, un nouveau problème se pose car la soie obtenue est liquide. Nexia a mis au point un procédé qui permet de purifier ces protéines sans les détruire. Elles passent ensuite sous pression dans des trous microscopiques, ce qui les force à s'aligner les unes contre les autres pour former une fibre. Enfin, on exerce une traction sur le fil. Cette étape est cruciale pour stabiliser la structure de la fibre et lui conférer ses propriétés mécaniques.

     Cependant la qualité des fils reste inférieure à celle de la soie naturelle, car le filage n'est pas à l'identique de celui de l'araignée. 

     La transgenèse a été expérimentée sur des plantes. Des scientifiques canadiens sont parvenus à introduire des gènes d'araignée dans des plants de tabac. Les chercheurs ont validé ce concept grâce à la réussite de la production de petites quantités de protéines de soie d'araignée dans des feuilles de tabac.
Dans les tentatives de produire de la soie d'araignée par les plantes , un spécialiste en microbiologie, Udo Conrad a réussis à faire naitre une nouvelle espèce de pomme de terre : la «patate araignée». Udo Conrad a injecté dans une cellule de pomme de terre les gènes codant la soie d'une Nephila Clavipes. La pomme de terre s'est alors mise à produire de la soie ! Il déclara alors : «La pomme de terre a pu lire les instructions génétiques de l'araignée comme si c'était les siennes et a exprimé 2% de protéines de soie authentique. C'est une protéine soluble de bonne qualité. Reste ensuite a développer des techniques de filage.». Nous ne sommes donc qu'au début de la «patate-araignée» mais les industriels y éprouve déjà un vif intérêt car cette soie pourrait être produite en masse et sans utiliser une fortune.

     Cependant, pour le tabac, cela ne reste que des petites quantités et dans les deux cas se pose toujours le problème du filage.

     La soie d'araignée fut déjà utilisée comme fil de suture, mais elle présentait des problèmes au niveau immunologie liés à la séricine, qui se sont mis en travers de cet usage de la soie pendant les vingt dernières années. Des tests et études ont permis de s'apercevoir qu'après séparation et purification (opération nommée décreusage), la fibroïne présente une biocompatibilité se rapprochant plus des matériaux de suture plus couramment utilisés. Cette nouvelle avancée à suscité d'avantage l'intérêt des chercheurs pour utiliser la fibroïne comme matériau biologique.

     Dans cette recherches de solutions il survient toujours des problèmes supplémentaires. Il reste des questions, par exemple, par rapport à la longévité du fil et à sa capacité à résister à de grandes chaleurs. Le problème lié au filage persiste.

     Une découverte récente à prouvé que la solidité des fils dépendait du régime alimentaire de l'araignée et de ses conditions de vie! Les scientifiques devront donc examiner de plus près ce nouvel élément, qui pourrait orienter vers une étude des modes de vie et d'alimentation afin de sélectionner des espèces qui produisent une meilleure qualité.





 

 
 



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